Ordre Hospitalier de Sainte-Amphie

Histoire

Résumé

L’Ordre Hospitalier de Sainte-Amphie est un ordre religieux proche du courant européaniste, fondé en 4773 par le moine Armand Sibyllin, dans la première Khaldel. Suivant les préceptes édictés par son fondateur, ses membres mènent une vie monastique, consacrée à la gloire de Dieu et au service des plus démunis.

Après avoir frôlé la disparition à cause des événements de la Lune Pourpre, l’ordre est refondé à Tannuviel en 4785, où il gagne progressivement en adhésion et en influence. Son retour en Keldaria ne devient effectif qu’à partir de 4821, avec l’arrivée de l’inquisiteur Renaud de Rivestal dans la Nouvelle-Khaldel.

Depuis, l’ordre maintient une présence active sur ce continent, opérant principalement depuis la seigneurie de Sainte-Florance. La doctrine de l’ordre se radicalise sous la direction de Gnéus, qui accède au poste de grand-maître en 4815. Tout en poursuivant ses missions de charité, l’ordre s’engage également dans la lutte contre les hérésies et les impiétés, s’armant d’inquisiteurs pour mener à bien ces nouvelles fonctions.


Fondation

Le texte fondateur, rédigé en 4773 par le frère Armand, demeure l’épine dorsale de la doctrine de l’ordre :

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«La foi nous commande de ne reconnaître qu’une Église unique et sainte, qui n’a qu’un corps et qu’une tête. Celle-ci détient deux glaives : l’un spirituel et l’autre matériel. Ces glaives, confiés respectivement aux prêtres et aux guerriers, doivent être maniés sous l’autorité de l’Église. La puissance temporelle s’égare ? Elle doit être ramenée sur le droit chemin par la puissance spirituelle. Et le suprême pouvoir spirituel ne peut être corrigé que par Dieu seul. Quiconque s’oppose à l’ordre de Dieu s’oppose à Sa volonté. L’Ordre Hospitalier de Sainte-Amphie fait serment de loyauté à l’Église et de dévotion totale à l’Éternel. Avec le concours des hommes et par la volonté divine, l’ordre s’engage dans la contemplation, la charité et le travail. Pour servir l’Église et les laïcs, l’ordre veille à observer ces principes: Il n’y a qu’un Dieu, et Son unique représentant est le Parechan. Ses lieutenants sont les archevêques, évêques, prêtres, abbés et moines.

L’aumône est un acte de piété, et la charité une vertu qui rapproche les hommes de Dieu. Les revenus de l’ordre servent cette fin.

Les moines prient pour le salut des hommes et participent à l’évangélisation du Nouveau Monde sur ordre du haut clergé d’Andellar.

L’idéal d’équilibre, par l’humilité et la justice, doit guider les actions humaines.

Les païens et hérétiques doivent être ramenés à la lumière par la sainte Inquisition.

La violence n’est légitime que si elle est exercée au nom de Dieu.»

L’accession de Gnéus au poste de grand maître en 4815 marque la rigidification de sa doctrine, se conférant une mission plus large de propagation de la foi, y compris par des actions coercitives. L’édit de foi rédigé par Renaud de Rivestal à l’occasion de son arrivée à Fenon-Tyr en 4821, dont figure ci-après le préambule, capte cette nouvelle orientation : « Nous, Renaud de Rivestal et ecclésiastiques associés, prêtres et inquisiteurs contre la dépravation hérétique et l’apostasie, nommés par l’autorité apostolique, à tous les habitants de Khaldel et de ses alentours, de quelque étant condition prééminence, dignité que ce soit, exempts ou non de citoyenneté. La très apostolique Curie, par le truchement de son fidèle serviteur Mgr. L’évêque de Nédour, nous commande de procéder à une visite générale des terres de l’Eternel en Keldaria. Nous invitons toutes les bonnes gens à prendre connaissance des nombreux délits commis contre notre sainte foi émoune qui nous ont été rapportés depuis notre récente arrivée. Nous demandons à tous les bons émounes de ces terres de procéder à la dénonciation anonyme à notre personne des individus ayant commis les actes blasphématoires suivants, qui auraient été observés, vécus ou rapportés. » L’ordre en Khaldel (4773-4782) Lorsque le frère Armand arrive à Khaldel en 4772, il découvre une cité en effervescence mais en proie aux troubles liés à l’arrivée massive de migrants. Touché par le mal-logement et la faim de ces nouveaux arrivants, Armand fonde l’ordre en 4773, avec pour objectif d’aider les vulnérables (malades, pauvres, voyageurs).

Sous le soutien du Duc de Khaldel,l’ordre prospère, fondant un hospice, une chapelle, et des terres agricoles pour subvenir à ses besoins. Cependant, il reste neutre sur le plan politique, se consacrant exclusivement à ses missions hospitalières. En 4776,face aux troubles de la Lune Pourpre, l’ordre se concentre sur l’aide aux réfugiés. Malheureusement, les événements rendent la ville intenable,et en 4782, l’ordre quitte Khaldel avec la population pour Andellar. L’ordre en Andellar (4785-présent) Bien que l’ordre ait perdu tous ses biens suite à la fuite de Keldaria, le frère Armand pérégrine en Andellar en quête de soutiens afin de lui donner un second souffle. Il trouve ce soutien auprès de l’archevêque de Fédrielle, responsable de sa venue en Keldaria en 4772. L’archevêque, témoin distant des accomplissements de l’ordre, soutien Armand, et obtient pour lui auprès de la Curie un monastère proche de Tannuviel. Consacré grande maître de l’ordre en 4785, Armand le fait prospérer en étendant son influence en Tannuviel d’abord, puis progressivement en Andellar. Selon le recensement de 4810, l’ordre hospitalier de Sainte-Amphie en Andellar se composerait de seize monastères, de cinq commanderies et d’une centaine de moines et abbés. Il dispose en outre d’une réputation certaine auprès des classes défavorisées, tout en s’étant introduit dans certaines cours royales. Ainsi, l’ordre s’est donné une dimension politique, se mêlant à de nombreuses intrigues. L’ordre d’Armand n’a jamais renoncé à Keldaria, et milite auprès des plus hautes autorités ecclésiastiques dès 4812 pour son retour sur ce continent qui, quoique demeurant mystérieux, est alors bien mieux connu. Armand se fait en effet le conseiller du cardinal chargé des affaires extérieures de l’Eglise, se rendant indispensable quant à la question Keldarienne. Bien que l’Eglise ait un moment hésité à propos de la pertinence de renvoyer une mission d’envergure en Keldaria, elle retire son véto en 4816, soit un an après la disparition d’Armand. Son successeur, Gnéus, reçoit un mandat pour rétablir l’ordre en Keldaria. Plus radical qu’Armand, il souhaite donner à l’ordre davantage de moyens coercitifs à l’égard des incroyants, et le fait participer pleinement à la lutte contre les hérésies. Ainsi, sous Gnéus, certains des moines se font inquisiteurs et participent directement à des activités de répression et de purge ayant lieu depuis la fin de la Lune Pourpre, dont l’ordre s’était jusque-là tenu en retrait. Depuis cette date, l’ordre continue à se développer et à gagner en influence en Andellar. Sa popularité est croissante, de même que ses pouvoirs politiques et financiers. L’ordre en la Nouvelle-Khaldel (4821-présent) Absent du nouveau continent depuis l’an 4782, le retour de l’ordre en Keldaria n’a jamais été une évidence. Quoique en plein essor en Andellar du fait des évènements liés à la Lune Pourpre, et malgré la volonté d’Armand d’y renvoyer une mission au plus tôt, le manque de moyens financiers et humains de l’ordre a fortement ralenti le processus. L’échec de l’expédition de 4794 visant à envisager un repeuplement de Keldaria contribua à une baisse de motivation momentanée. La seconde expédition de 4799, ayant abouti à la fondation de la Nouvelle-Khaldel, n’a pas été portée à la connaissance de l’ordre. L’ordre renaît officiellement de ses cendres en Keldaria à la fin de l’année 4821, peu de temps après le retour des colons de Fenon-Tyr vers la Nouvelle-Khaldel. Suite à de nombreuses concertations avec le grand maître de l’ordre en Tannuviel, la Curie et l’évêque Hakon de Khaldel, il est décidé que le père Renaud de Rivestal, quoique faisant partie du clergé séculier, aurait la charge de rebâtir les bases de l’ordre. Il constituera le principal artisan de sa remontée en puissance, œuvrant la majorité du temps seul, avec le concours de quelques nobles et de l’évêché. Cette nomination suit les actions remarquables de Renaud qui a notamment initié le combat de l’hérésie du culte des Mille en Fenon-Tyr par la publication d’un sévère édit de foi. Pour ce faire, l’évêque Hakon lui octroie l’usage inconditionnel de la chapelle Sainte-Florance, laissée à l’abandon depuis 4819. Ce lieu, bâti très tôt vers l’an 4800, a accueilli quelques moines reclus, vivant dans des conditions très précaires, dont le dernier des membres quitta le territoire en 4818. À son arrivée, Renaud y découvre un ancien prieuré ruiné par l’épreuve du temps, établi au milieu d’une terre stérile, en première ligne des dangers venant du Nord du royaume de Khaldel.

Sous son impulsion, et tout en poursuivant les missions courantes de l’ordre au profit des habitants du royaume, le prieuré est élevé en chapelle, et rebâti. La chapelle et son clocher sont réhabilités, et Renaud y élit domicile, seul, pour de nombreuses années. Assez rapidement, la chapelle se complète d’une papeterie adjacente, ainsi que d’un logement pour les pèlerins et nécessiteux, et d’une réserve agricole. Des champs sont répartis circulairement en son pourtour, des forêts sont replantées, et un accès à l’eau, déviée d’une source montagnarde, est aménagé en un ruisseau traversé d’un pont de pierre. Enfin, un vignoble et un petit élevage complètent ce dispositif, afin de rendre l’ordre en reconstruction proche de l’auto-suffisance. Sur le plan politique, Renaud s’insère dans les affaires khaldeliennes, et obtient pour l’ordre avec l’évêque Hakon de nombreuses concessions royales. Ainsi, l’ordre parvient notamment à gagner un territoire indépendant du royaume de Khaldel, qu’il obtient du roi Charles II. Ce privilège fait en outre du maître de l’ordre le seigneur de cette terre, lui permettant d’y exercer sans réserve tous les droits.

Peu après, Renaud accueille les premiers membres de ce nouvel ordre, gagnant peu à peu sa confiance, à mesure que sa propre santé se fait déclinante. De ces nouveaux venus, le frère Maillekeul dirige de facto l’ordre au cours de la longue agonie de Renaud, qui décède à l’été 4828. Léguant l’entièreté des missions et biens de l’ordre à Maillekeul sur son lit de mort, ce dernier en devient par conséquent le troisième maître en Keldaria.

Maillekeul, bien qu’aussi radical que Gnéus dans ses convictions, peine à se positionner face à la politique de Khaldel et aux directives de l’Église khaldelienne. Pris entre les exigences royales et les attentes religieuses, il éprouve des difficultés à adopter certaines positions de l’Église, tout en cherchant à maintenir l’autorité et l’indépendance de l’ordre.

Personnages Clés

L’abbé Armand Sybillin, dit Frère Armand dans sa jeunesse, fondateur de l’ordre, premier maître en Keldaria et premier grand maître pour Andellar (4743-4815). Sous sa direction, l’ordre a établi une base solide à Tannuviel, avec la fondation de seize monastères et cinq commanderies. Il a également plaidé avec succès pour le retour de l’ordre en Keldaria, consolidant son rôle d’artisan de la reconstruction spirituelle et matérielle après la Lune Pourpre.

Gnéus, deuxième grand maître de l’ordre, successeur d’Armand (4755- ). Sous sa direction, l’ordre a renforcé son rôle dans la lutte contre l’hérésie et l’évangélisation. Gnéus a notamment instauré une organisation plus structurée des missions inquisitoriales et encouragé une politique de formation rigoureuse pour les membres de l’ordre, visant à consolider l’autorité spirituelle et à étendre l’influence de l’ordre sur les terres d’Andellar.

Le père Renaud de Rivestal, inquisiteur et deuxième maître de l’ordre en Keldaria (4779-4828). Renaud est principalement connu pour avoir supervisé la reconstruction de l’ordre en Keldaria après des décennies d’absence. Parmi ses réalisations notables, il a initié la restauration de la chapelle Sainte-Florance et la transformation de ses alentours en un domaine quasi-autosuffisant, incluant des champs, des forêts, et un vignoble. Il a également publié l’édit de foi de Fenon-Tyr, visant à combattre l’hérésie du culte des Mille, et négocié avec succès des concessions royales qui ont permis à l’ordre de se maintenir en tant qu’entité indépendante. Le frère Maillekeul, troisième maître de l’ordre en Keldaria (4828 - ?).